Statue de cavalier
BamanaMali, région de Ségou, Ségou-Koro XIXe siècle
Bois Don M. Croll
Paris, musée du quai Branly – Jacques Chirac Inv. 71.1933.57.3
De l'Afrique au quai Branly : Histoires de collections
Examinez bien ce cavalier. Sa taille n'est-elle pas surprenante par rapport à la taille de sa monture ?
C’est parce que les proportions symboliques de cette représentation sont propres aux codes statuaires africains. L’emphase est placée sur la tête qui fait un tiers de la hauteur totale du corps, le long cou, les pieds et les mains surdimensionnées.
C'est là le style caractéristique de l'atelier dit "du Maître de Ségou", référence à la ville Ségou-Koro où il s'était installé entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle. Ségou-Koro était l’ancienne capitale du royaume bambara aux XVIIIe et XIXe siècles. Appartenant au groupe des Mandé, les Bamana, vivent au sud de l’actuel Mali.
Selon plusieurs documents administratifs, c'est dans cette même région que le général de brigade dans l'infanterie de marine française Pierre-François Croll, aurait voyagé dans les années 1890. Lors de son périple il aurait reçu la statuette de la part d'un intermédiaire local, lui-même chargé de collecter des objets. La statuette arriva alors en France dans les valises de Croll qui, en 1933, confia l'objet au Musée d'Ethnographie du Trocadéro à Paris. Musée dont les collections furent plus tard recueillies au sein du musée du quai Branly – Jacques Chirac.
D’ailleurs, le saviez-vous ? En Afrique de l’Ouest, posséder un cheval a longtemps été réservé aux élites. Pourquoi ? Introduits en Afrique par les routes commerciales, les chevaux sont rares et précieux. Leur exposition à la mouche tsé-tsé réduit considérablement leur espérance de vie, rendant leur possession coûteuse.